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Un groupe qui dédicace
Le jour même de l’anniversaire de Tom DeLonge, guitariste de Blink-182, à présent séparés, ses anciens collègues, Travis Barker et Mark Hoppus, donnaient vie à une nouvelle aventure musicale au nom étrange : +44. « No It Isn’t » était la première chanson et était dédiée à DeLonge. Cette version a été confirmée par Hoppus dans une interview pour le programme TRL de MTV. Des caves, des salles à manger et un studio professionnel. Voici l’histoire de Plus Forty Four.
En se promenant dans les rues froides de Londres, Travis Barker et Mark Hoppus ont décidé de continuer à faire de la musique après avoir mis fin à Blink-182. Ils n’ont rien trouvé de plus bizarre que de baptiser leur nouveau groupe par le préfixe d’appel international en vigueur pour l’Angleterre.
Il est clair qu’autrefois, dans la cave et la salle à manger de la maison d’Hoppus, tout venait spontanément. Les idées allaient et venaient et du fruit de cette inspiration ont commencé à apparaître des compositions étranges, à base électronique, des guitares reliées directement à un notebook, des claviers et des batteries. C’était bizarre mais deux anciens Blink-182 étaient capables de créer quelque chose de différent, quelque peu éloigné de ce punk commercial, aux racines plus modernes et festives.
Mark Hoppus lui-même a livré des détails de la gestation de ce nouveau groupe sur le site www.alwaysfallingdown.com.
Mais le début est le début. Pourquoi ce nom de groupe ? L’ancien bassiste de Blink-182 signale que tout s’est passé le 13 décembre 2005. Ce jour-là, +44 ont mis leur première chanson en ligne sur leur site web. Les rumeurs sur le destinataire de celle-ci ont commencé aussitôt. Une coïncidence trop évidente ? Sortir une chanson le jour où un ancien collègue fête son anniversaire ? Et les paroles qui reflètent les problèmes vécus au sein de B-182 aux dernières heures du groupe ?
Hoppus a démenti toutes ces suppositions dans une interview pour Kerrang! Angleterre. Quelques semaines plus tard, l’ancien leader de B-182 a confirmé la spéculation dans le programme TRL de MTV. Il y a reconnu que la chanson « No It Isn’t » avait été inspirée par la séparation du groupe mais il n’a pas donné plus de détails. Il faut donc le croire.
Passée cette toute première rencontre avec +44, le groupe était formé au début par Travis, Mark et Carol Heller, issue du groupe punk California Get The Girl. L’expérience n’a pas duré longtemps. L’enfant gâtée voulait former une famille et peu de temps après elle a été remplacée par deux guitaristes : Craig Fairbaugh et Shane Gallagher, qui ont complété le line-up et dont on parlera plus tard. On note sa participation dans l’un des titres de « When Your Heart Stops Beating ». Il s’agit de « Make You Smile » où il fait la seconde voix.
Des sons souterrains et une loi bâillon
La genèse de la création du nouveau groupe de deux anciens Blink-182 se trouve dans une cave. Oui, une cave. C’est là que sont apparues les premières maquettes, mélodies et idées, au milieu du froid et de l’humidité. « On utilisait des batteries électroniques, des claviers, des échantillons (des extraits ?), des guitares directement reliées à l’ordinateur. Par nécessité, tout était complètement électronique et c’était émouvant d’essayer toutes ces nouvelles idées dans une approche différente que celle de commencer chaque chanson à la guitare acoustique ou au piano », commente Mark Hoppus.
Les longues heures passées dans la cave et dans la salle à manger de la maison de Mark ont commencé à porter leurs fruits. Travis expérimentait avec des tambours électroniques et des claviers. Puis les lignes pour la guitare et la basse ont fait leur apparition. Peu à peu, les premiers enregistrements apparaissaient en tant que maquettes.
Ils ont fait une pause de quelques jours. Travis et Mark se sont éloignés pour raisons personnelles. Tous les deux ont donné des interviews à différents média et on les interrogeait tous les deux sur le futur de B-182 et sur le nouveau groupe. Il y avait quelque chose de clair. L’avenir s’appelait +44 et non B-182. Chapitre clos.
Une fois de retour au studio de la maison de Mark, les deux musiciens ont décidé de ne plus parler du passé à la presse. « Laissons la musique parler pour nous », a proposé Travis. « On s’est fermé totalement à la presse et on s’est enfermés avec plaisir dans le studio pour faire de la musique », ajoute Mark sur www.alwaysfallingdown.com.
Au printemps 2005, les compositions étaient presque prêtes. Les gars ont décidé d’inviter Shane, un ami commun, à descendre (dans la cave) pour qu’il écoute les chansons et les joue avec eux. Le candidat à +44 officiait dans Nervous Return, un groupe signé sur le label La Salle Records, qui avait participé à de nombreuses tournées avec Blink-182.
Le mec sortait d’un sevrage. Avant d’intégrer +44, il profitait de la tranquillité de sa maison, après un séjour accidentel dans un hôpital psychiatrique – ou, tout du moins, voilà ce que stipule sa brève biographie –, pour remettre sur pied ses relations personnelles, ses interactions sociales, ses attitudes et expressions faciales.
« Il peut parler avec toi de la grande histoire des Ramones ou des New York Dolls. Il aime aussi The Cure et tout ce qui est gothique, comme Interpol. Ses connaissances musicales sont hallucinantes. Shane apporte un élément de guitare fort à la musique (de +44), construit autour d’idées très mélodiques. Jusque là, j’avais joué tous les morceaux de guitare et quand il a intégré le groupe on a commencé à tout retravailler », explique Mark Hoppus.
Le pas décisif
La cave et salle à manger de la maison de Mark Hoppus a été remplacée par un luxueux studio d’enregistrement professionnel acquis par celui-ci, en collaboration avec Travis Barker.
Après le déménagement de tous les équipements, le câblage et la connexion, tout était prêt pour fonctionner de manière professionnelle. « On a commencé à réenregistrer toutes les démos comme des vraies chansons… On a laissé quelques sons électroniques de côté… On a changé tout ce qu’on avait fait pour revenir à l’essentiel et on l’a reconstruit », raconte Travis Barker.
Attention, le groupe dont on parle est encore un trio : Mark Hoppus (basse et voix), Shane Gallagher (guitare) et Travis Barker (batterie).
Alors que le processus était sur le point de toucher à sa fin, Craig Fairbaugh est arrivé. « On savait qu’on avait besoin d’une autre guitare et d’une autre voix dans le scénario », commente Hoppus. Le nouveau candidat à +44 a écouté quelques chansons et les a jouées pour voir ce que cela donnait. Puis, ils ont discuté du groupe et à la fin de l’audition il a été décidé qu’il en était le quatrième membre.
La meilleure façon de décrire « When Your Heart Stops Beating » est la persévérance et la conviction que +44 était capable de surpasser le fantôme de Blink-182. Personne ne savait à quoi ça ressemblerait. Selon Mark Hoppus, « je vous (la presse) laisserai écouter l’album et ensuite vous pourrez me dire à quoi le comparer… J’aime notre album. C’a été l’année et demie la meilleure et la plus difficile de nos vies (2006) », se réjouit l’ancien leader de B-182.
Lorsque Blink-182 a vu le jour il y a 15 ans, aucun de ses membres n’imaginait le succès qu’ils rencontreraient avec leurs chansons pop-punk. L’histoire pourrait-elle se répéter avec +44 ? Les gars ont tout pour réussir. Leur premier album commence peu à peu à se placer dans les listes et le groupe projette de partir en tournée très bientôt pour montrer sa musique au public. « Ce n’est pas un projet alternatif ou passager. Maintenant, c’est notre passion et notre carrière », dit Hoppus plein d’espoir sur le site officiel du groupe.
Jusqu’où peut aller Plus Forty Four ? Les objectifs sont clairs pour citer ses membres. Les quatre répètent à l’unisson : « La seule chose qu’on puisse faire est de continuer à composer la meilleure musique possible et de la partager. »
Les longues tournées de Blink-182 et la lassitude justifiée par Tom DeLonge pour se séparer, au moins indéfiniment, du groupe sont restées derrière. Le présent de Travis Barker et Mark Hoppus se nomme Plus Forty Four.
Personne ne renie son passé. Bien au contraire. Tous les deux le voient comme une expérience qui a été la concrétisation d’un rêve. De leur garage aux grands stades, des clubs malfamés et des fêtes scolaires aux concerts à guichet fermé aux Etats-Unis et en Europe. Des tournées interminables et des millions de disques vendus. Une histoire qu’ils prétendent renouveler avec Plus Forty Four, le préfixe d’appel international à destination de l’Angleterre. Mondialisation est le mot. Le monde les attend. Tu n’as qu’à composer +44, tu ne le regretteras pas.